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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 21:53

  Alors qu’il suçait benoîtement un noyau de pruneau, une colonie de Messor barbarus grimpait le long du frigo d'Emile, en direction d’une boîte de quinoa récemment ouverte. Les Messor barbarus annoncent la fin de l'hiver, ce qui, aux yeux d'Emile, les rendent fort sympathiques, malgré leur absence de jabot social et de trophallaxie. Alors qu'il tentait d'atteindre la boîte de quinoa, Emile glissa sur un noyau de pruneau oublié négligemment sur le sol carrelé et renversa par maladresse la boîte de graines dans toute la cuisine, suivie par les fourmis paniquées. Ramasser le quinoa fut un véritable travail de fourmis pour Emile, même avec son aspirateur à séparation cyclonique,ultra performant.          

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 23:40

La belle Alexandrine, au parfum envoûtant, dansait au clair de lune et les embruns du large léchaient sa peau nacrée. Une corne de brume sonnait dans le lointain et les goélands volaient dans le ressac des vagues . Emile passait sa langue sur ses lèvres salées, il savourait l'intensité de l'instant présent et aussi son plateau de fruits de mer. Lorsque soudain, une giclée de jus de tourteau, surgie de la pince du crustacé décapode qu'il écrasait entre ses maxillaires, l'aveugla. Quelques larmes coulèrent de ses yeux rougeoyants, au grand désarroi d'Alexandrine qui crut être responsable de cet état de tristesse subite et inattendu.

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 15:42

Le froid s'immisçait sournoisement dans la maison. Blotti dans son lit, Émile visionnait un diaporama en streaming, de Gertrude, tout en dégustant une boîte de maquereaux aux 7 aromates, avec des biscottes au blé complet. Soudain, on frappa à sa porte violemment. Il sursauta. Quelques gouttes de sauce aromatisées giclèrent sur les draps et des miettes de biscottes éparses vinrent s'y coller. Il enfila son peignoir en toute hâte et ouvrit la porte à Alexandrine, encore toute tremblante d'émotion, qui lui raconta l'histoire d'une monstrueuse araignée (une Latrodectus tredecimguttatus d'après ses dires) qui avait pris possession de sa chambre, avec une telle agressivité, qu’il lui était impossible de dormir dans de telles conditions, tant elle était effrayée.  Face à l' insistance de la belle qui l’étreignait de toutes ses forces et qui ne voulait plus retourner dans sa chambre, Emile, embarrassé,  fut contraint de partager sa couche parsemée de miettes de biscottes qui grattent et à l’entêtante odeur de maquereaux . Cette histoire lui inspira une œuvre qu’il publia ici.

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5 août 2012 7 05 /08 /août /2012 14:12

Comme dans un spectacle de danse de Maguy Marin , Emile évoluait à la manière d’un crabe « uca pugilator » sur le sable brûlant, avec ses deux cornets de glace.
Chuintant, sifflant, suant, Il atteint la serviette de bain salvatrice et remis le trophée lacté à la fraise dans la paume de sa tendre Alexandrine avec fierté, tout en conservant celui au chocolat. Réussir cette périlleuse mission, lui avait fait gagner des points, sans conteste. Il regardait avec amour la belle se délecter et savourait par avance le dessert chocolaté qu'il s'était réservé. Aussi, lorsqu’il donna ce coup de langue gourmand, un peu trop appuyé, il détrôna malencontreusement la boule de son cornet. Il fut bien embarrassé par cette protubérance marron qui maculait le devant de son maillot de bain tahitien.

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 21:48

Malgré les embouteillages, Émile arriva à l’heure. Le train était à
quai et le contrôleur s’apprêtait à siffler la fermeture des portes.
Émile courut en direction de son wagon, sans précipitation
irraisonnée, avec toutefois une foulée véloce. il arrivait presque au
but, quand soudain, un goéland, surgit d’on ne sait où, l’attaqua et
lui donna un coup de bec sur le haut du crâne, très douloureux, qui
lui fit serrer les dents. Le volatile,  sans doute attiré par
l’onguent anti-chute des cheveux, aux extraits de poissons et d’algues
un peu trop riche en Oméga 3, avec lequel Émile s’était oint la
tignasse, revint à l’attaque une nouvelle fois, l’empêchant de monter
dans le train et le poursuivant jusqu’à l’escalier souterrain où Émile
trouva asile, en poussant des halètements rauques de pécari essoufflé.
Il dut attendre, benoîtement le prochain train et à son arrivée, il
eut toutes les difficultés à excuser son retard auprès d’Alexandrine,
même si les coups de bec reçus sur le cuir chevelu prouvaient sa bonne
foi.

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14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 17:01

Une graine de pissenlit, mue par le vent, vint chatouiller les récepteurs olfactifs de la narine d' Émile. Il éternua violemment et cette myriade de postillons dans la lumière du soleil lui rappela, bizarrement, les paroles de maître Sinkant:

''Nous sommes les âmes suspendues aux fleurs d’écume dans le ressac des vagues océanes.

Nous sommes les pigments rubescents des perles de sang , qui ornent les blessures.                                            Nous sommes les charbons ardents qui crépitent dans la fournaise du feu de joie.
Nous sommes les grains de silice gorgés de soleil que le vent emporte dans la tourmente.
Nous sommes la lumière des lucioles qui meurt au crépuscule et qui renaît la nuit tombée ''.


Émile se sentit "petit" à cet instant précis, sans doute à cause du regard noir que lui lança le contrôleur de billets, qui essuyait son visage imprégné de postillons, tout en grognant.

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15 février 2012 3 15 /02 /février /2012 17:35

Gêné par les va-et-vient nocturnes de l’animal, Émile, avait mis « Gribouille » dans le garage afin de passer une nuit tranquille. C’est Alexandrine, sa voisine, qui lui avait confié le rongeur. Elle devait assister aux obsèques de sa tante sarde et son absence allait durer une semaine. Au petit matin, lorsqu’ Émile se rendit au garage, le hamster s’était mis en boule, son corps était dur, il ne respirait plus et malgré les efforts redoublés d’Émile pour réanimer le petit corps inerte, celui-ci resta dans son état léthargique. Émile était fort tourmenté. Gribouille était mort de froid par sa faute. Il se devait de trouver un autre hamster avant le retour de la belle. Il jeta Gribouille dans le container à ordure et partit derechef à l’animalerie la plus proche de son domicile. Sa surprise fut grande, quand il apprit de la bouche de l’expert animalier, que le hamster était un animal susceptible d’entrer en hibernation en dessous de 10 degrés.

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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 17:04

Émile examinait le « hexbug nano » que lui avait remis avec fierté, « Koichi » le fils de son ami japonais, chez lequel il célébrait le nouvel an. Un petit arthropode robot, formé de segments articulés, recouverts d'une cuticule rigide en plastique, se déplaçant de façon autonome en contournant les obstacles percutés. Curieux de voir évoluer cette bête insolite, Emile posa sur le sol l’insecte robot qui partit en zigzagant rapidement de droite à gauche pour aller se faufiler sous le lave vaisselle, d‘où, coincé, il ne parvenait plus à s’extirper. Émile dut soulever le lave vaisselle pour libérer la bestiole de ce piège, sous l’œil inquiet du petit japonais. Le nano robot fit son apparition, « Koichi » retrouva espoir, l’insecte trottait à nouveau, lorsque soudain, une petite fontaine d’eau s’écoulant du lave vaisselle tomba sur la bestiole qui grésilla de douleur, émit une petite fumée grise et s’immobilisa. C‘est alors que retentirent les 108 coups de gong. Émile sursauta, lâcha prise et la machine à laver écrasa le « Hexbug nano », sous les yeux médusés de Koichi, à son grand embarras.

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 21:19

Tantôt à droite, tantôt à gauche, deux pas en avant, un pas en arrière, le vieillard atteint de dystonie généralisée, obstruait l’accès de l’escalier roulant et le dépasser tint lieu de l’exploit, chose que réussit avec brio Émile. L’obstacle contourné, il enjamba l’escalier à vive allure. Le temps était compté, il ne lui restait que quelques minutes à sa montre de précision, réglée au préalable, en appelant le service téléphonique spécial du 3699, qui donne en temps réel, l'heure locale officielle de l'Observatoire Astronomique de Paris par diffusion d'un film vocal piloté par des horloges atomiques, il ne lui restait donc que quelques minutes, pour rejoindre le complexe de balnéothérapie, où l’attendait Alexandrine. Emile mettait un point d’honneur à arriver à l’heure à tous ses rendez-vous galants, dut-il pour cela arriver en sueur avec des halètements rauques de pécari. Aussi, une fois de plus, sa ponctualité fut saluée par un délicieux baiser. Ravis de se retrouver, nos deux tourtereaux rentrèrent voluptueusement dans le bain bouillonnant, quand, subitement, Émile eut des ballonnements post-prandial importants. Fut-ce le poulet aux champignons noirs, dégusté en toute hâte dans un petit kiosque vietnamien, fut-ce l’apparition hypnotique de milliers de bulles virevoltant dans l’eau, ou les retrouvailles émouvantes avec sa belle, qui lui donnaient ces dyspepsies borboriques? Nul ne le sut et quoiqu’il en fut, il échappa une série de flatulences, qui aurait pu passer inaperçue dans le bouillonnement « jacusien », si ce ne fut cette coloration brune qui le trahit. Alexandrine et les dames qui se baignaient à leur côté, oublièrent leurs rhumatismes et prirent les jambes à leur cou pour sortir de ce bourbier, au grand embarras d’Émile.

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7 septembre 2011 3 07 /09 /septembre /2011 22:45

Emile tentait, vaille que vaille, avec le gros orteil, d'obturer la fuite d'eau générée par l'éjection malencontreuse du robinet de l'évier. Un jet puissant meurtrit ses testicules, il serra les dents et contint sa douleur avec bravoure. Alors que ses doigts gourds, faute de prises, glissèrent sur le robinet d'arrivée d 'eau située sous l'évier, la lampe du plafond, impactée elle aussi par une gerbe d'eau inopportune, implosa. Cela lui rappela Jacques Mayol qui plongeait dans l'obscurité pour trouver la lumière. Emile, lui, retrouva à tâtons sa lampe dynamo en forme de dauphin, il tira le fil générateur d'énergie vigoureusement, ce geste salvateur lui permit de retrouver, grâce à la lumière ainsi produite, le robinet et de couper l'arrivée d'eau enfin. Ce petit dégât des eaux dans la cuisine inondée, d'une vingtaine de centimètres environ, lui inspira une oeuvre, qu'il intitula ''flamme fontaine nombriliste''.

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