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10 mars 2009 2 10 /03 /mars /2009 15:26
Terrassé par une gastro-entérite, particulièrement virulente, Emile avait l'impression de s'enfoncer inexorablement dans son matelas, en direction de son antipode terrestre, dans l'océan pacifique, à environ, 1 millier de kilomètres au sud-est de la nouvelle Zélande. Il avait vomi ses sardines à l'huile et malgré la nausée qui l‘envahissait, il gardait un moral d‘acier. Il s'imaginait en vacances avec une tourista carabinée, due à un germe de type Escherichia coli, un petit incident diarrhéique, somme toute assez fréquent pour un étranger ici-bas. « Pai rawa te hanga a te tangata nei » Lui dit un maori.
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7 mars 2009 6 07 /03 /mars /2009 16:14
Assis en position du lotus, Emile se relaxait. Il était tel le chêne dans la forêt, fort et indéracinable. Le chêne est sans « pourquoi, » il ne se soucie pas de lui-même, ni du regard d'autrui. Il pousse en toute quiétude, magnifique et majestueux. Emile se demandait si, en méditant de la sorte, on pouvait y voir une forme artistique d'expression, une sorte d'art performance ancienne comme l'humanité. Le corps, l'espace et le temps en guise de matériaux de base d'une «performance», au sens étymologique du terme: une opération de ce qui passe par la forme. Une situation comportementale artistique spontanée, se déroulant sur une échelle temporelle insolite et sans durée pré-déterminée. Lorsque son visage heurta le plancher, Emile se réveilla. Il s'était assoupi durant sa méditation et avait piqué du nez, tel un javelot en fin de course.
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2 mars 2009 1 02 /03 /mars /2009 15:28
Émile fit rentrer sa voisine Alexandrine dans sa salle de sport, en tout bien tout honneur. Si toutefois on pouvait appeler, « salle de sport », une pièce de 9 m2 avec un appareil de musculation et quelques haltères et poids épars. Il cherchait une clé à pipe de 12, pour réparer le chauffe-eau d'Alexandrine, qui avait semble t-il, un dysfonctionnement, dû, aux brûleurs encrassés. Elle fut agréablement surprise de constater, qu'Émile avait la vaillance d'entretenir son corps par quelques exercices de force. En outre, Alexandrine fut déconcertée, par la flatulence sonore élevée et très odorante qu' Émile lâcha, lorsque celui-ci tenta de soulever sa caisse à outils.
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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 16:43
La sonnette retentit, une giclée de jus de pamplemousse jaillit dans les yeux d'Émile. Il aimait déguster cet agrume à la petite cuillère. Il se hâta d'ouvrir la porte d'entrée. Nonobstant son regard vitreux, il reconnut la silhouette d'Alexandrine, sa voisine. Elle lui ramenait, son recueil sur l‘accouplement des laminaires, généreusement prêté la semaine précédente. L'homme dispose de capacités cognitives accrues du cortex pour communiquer, des capacités de communication non-verbales très anciennes, qui ne nécessitent pas nécessairement l'usage de modules corticaux façonnés durant l'hominisation. Aussi, Émile tentait de communiquer l'émoi qu'il éprouvait , d'un regard intense et pétillant, faute de mots pour s‘exprimer. Cependant, l'œil imbibé d'Émile, injecté de sang, ne fut pas en mesure de transmettre le message souhaité. Le jus de pamplemousse, occasionna un torrent de larmes involontaires, qui fut assimilé à de la douleur, où de l'embarras,  plutôt qu'à un désir ardent de montrer sa flamme. Ce qui mit mal à l'aise Alexandrine, qui estima, qu'elle n'était pas la bienvenue...
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25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 09:29
Emile avait remarqué que la pupille d’Alexandrine se dilatait étrangement quand il lui arrivait de croiser son regard dans l’escalier. Ce phénomène biologique incontrôlable trahissait un intérêt évident pour sa personne, à moins que ce ne fut la lumière du jour un peu trop vive qui passait par la fenêtre. Curieusement, cela le ramena à son levain, qui se dilatait lui aussi. Ce levain qu'il remuait matin et soir depuis 5 jours, afin d'obtenir un mélange suffisamment bulleux, à l' odeur de fermentation caractéristique. Emile avait décidé de fabriquer son propre pain et d'offrir une miche à Alexandrine.
Au sortir du four, le pain fleurait bon la farine chaude et sa couleur dorée invitait à y mordre dedans.  Alexandrine fut très honorée par ce présent, même si, au demeurant, elle faillit se casser une dent sur cette croûte épaisse et dure comme de l'ébène.
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23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 10:00


Emile savait que, ses connaissances limitées, engendraient des lacunes inéluctables. On affirme, souvent à tort, que, quelque chose n'existe pas, souvent parce que cette chose n'est pas encore découverte, or,  peut-être existe-elle sous une autre forme ou expression que celle attendue ou imaginée. Ce concept, d'état subjectif temporel de la dimension du néant, mettait Emile dans l'embarras. Le sujet est défini comme existant lorsqu'il est découvert et donc, a fortiori, tiré du néant. Certains compareront la notion de néant avec la notion de "Dieu", dans le sens où s'il est toujours possible de prouver l'existence de quelque chose, il est fondamentalement impossible de prouver l'inexistence de quelque chose. De ce fait, Emile remettait en doute la certitude de la non-existence d'un sujet. Si le sujet n'existe pas, on croit qu'il n'existe pas et il est alors impossible de certifier qu'il appartient à la dimension du néant. La découverte de ce sujet, son existence seule, permettra de certifier qu'il appartenait au néant. Toutes ces circonvolutions cérébrales avaient fichu une sacrée migraine à Emile. Du coup, Émile se demandait, si cela valait la peine de publier ce qu'il n'avait pas découvert ci-dessous: 





































                                                                                                                                                                                                                   .

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13 février 2009 5 13 /02 /février /2009 13:32
Cloîtré dans son chalet durant son séjour à la montagne, par 1m60 de neige agglutinée tout autour de l’habitat et sur les pistes, Emile n’avait pas profité outre mesure , des joies du sport d’hiver comme convenu. Le climat augurait des coulées neigeuses périlleuses et des rafales violentes, dépassant les 100 km/h, qui n’invitaient pas à la promenade, ni à l'observation des marmottes. Si bien que, rester près de la cheminée fut l’activité la plus conseillée. Aussi, Emile eut le loisir d’observer la structure étoilée du flocon neigeux, dans toute sa magnificence. Faute de matériel photomicrographique, à l’instar de Wilson A. Bentley, aucun cliché n'immortalisa ces beautés uniques et éphémères.
En revanche, Emile conserva cette photo de son chalet enseveli, qu’il intitula « nombrilisme enneigé. »
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9 février 2009 1 09 /02 /février /2009 19:12
Les doigts experts d'Alexandrine, la voisine d'Emile, avaient eu raison
de son torticolis. Fut-ce l'effet du synthol ou bien l'habile dextérité du massage qui gomma la douleur? Emile ne sut le dire, toujours est-il, qu'il put à nouveau, mouvoir sa tête sans hurler comme un butor en rut au fond du marais. En revanche, si le torticolis n'était plus qu'un horrible souvenir, les papillons de l'amour qui virevoltaient dans son ventre, lui donnaient une espèce de légèreté aérienne difficile à contrôler. Aussi, afin de calmer ses envolées lépidoptères, aux mouvements vibratiles immodérés, il créa cette œuvre inspirée, qu'il intitula : " Nombrilisme coronarien cordiforme"
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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 22:28
Emile vidait sa boîte aux lettres, obstruée par une multitude de publicités, la tête posée sur son épaule, comme s‘il téléphonait sans les mains. Après un minutieux examen du courrier, aucune lettre importante n’avait été glissée par inadvertance entre deux réclames.  Il s’apprêtait à ouvrir sa facture Internet, seule lettre adressée à son intention, son torticolis le faisait encore souffrir, il gémit, sans toutefois pleurnicher. Soudain dans l’escalier, une voix douce se fit entendre:
-"Avez-vous entendu un cri étrange ce matin, un cri affreux comme celui du butor au fond du marais, monsieur Zona?" Emile reconnut sa voisine. Il se retourna hâtivement, pour lui répondre, sa douleur fut telle qu’il ne put s’empêcher d’hurler. Effrayée, sa voisine balbutia:
-« Le butor de ce matin c’était donc vous? »…
Emile opina en serrant les dents et indiqua son cou de l’index.
Embarrassée, elle lui proposa du synthol…
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4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 23:28
Durant son sommeil paradoxal, Emile avait fait un rêve étrange. Un rêve qui était passé au travers de l'asubakatchin en saule, accroché au dessus de son lit. Un rêve insolite, où une spirale composée des électrons de son enveloppe corporelle, tournoyait en colimaçon au dessus de lui, créant de lumineux volutes, prêts à s'envoler dans l'espace infini, comme si la vie avait décidé de le quitter. Il se devait de contrôler ce flux d'énergie qui lui appartenait,  par tous les saints du ciel.
Au prix de maints efforts, il parvint à retourner ce corps ankylosé, ce corps paralysé par une position inconfortable . Une position inconfortable qu'il avait adoptée toute une nuit, sans bouger. Il se réveilla en sueur, un torticolis fort douloureux empêchait tout mouvement de la tête, une plume de l'asubakatchin le fit éternuer, un râle de souffrance perça le silence du matin....Sa voisine sursauta.
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